Vacillements

Exposition
17 avril – 24 mai 2024

« Dans l’œuvre de Silveri, l’exigence formelle est un processus narratif. On y trouve des références artistiques explicites au suprématisme et au néoplasticisme à travers l’utilisation de formes géométriques basiques et d’à-plats de couleurs intenses : les ombres de Malévitch et de Mondrian planent sur ces compositions d’une pureté radicale. Mais la simplicité ici n’est qu’apparente car la lecture de ces tableaux n’est jamais linéaire.

Répétitions, décalages, recouvrements, superpositions, contrastes, lumière tout y est langage de disruption : chaque œuvre repose sur une équivoque, un invisible immédiat qui ne s’impose jamais, juste le vacillement de nos certitudes et l’inconfort créatif qui s’ensuit.

Les jeux géométriques et l’ordonnancement des couleurs, matières, matériaux offrent un terrain propice à la multiplication des scénarios. La réalité est subjective, fugace et ambiguë et cette vérité n’est jamais mieux exprimée que dans l’abstraction qui renvoie à nos expériences cognitives : la perception est une mobilisation de l’esprit et des sens qui se fait dans l’instant présent.

Les compositions de Silveri sont des œuvres ‹ totales › dans lesquelles le processus créatif repose sur une succession de parti pris artistiques réfléchis et distinctifs : formats, matériaux, couleurs, techniques, matières, mise en couleur, agencement ont un rôle et une intention spécifiques dans la dynamique entre l’objet tableau et le sujet spectateur. 
Si le parti pris de l’abstraction est parfaitement assumé, l’intensité émotionnelle y a toute sa place grâce au magnifique travail de la couleur et de la lumière qui traversent l’ensemble de cette exposition constituée des toutes récentes Fantaisies qui font écho à des tableaux plus anciens issus de la série Modification. »

Dorothee Burkel-Perrard